L'écho des ailes du bourdon continue à battre sans trêve
Aux pales des vents de la mort ; Et dans le mauvais oeil, je crève !
Un câble. Qu'un seul pour chemin des Dames ; J'empoigne ce glui,
Une énorme paille de seigle... Et tombe en même temps que lui
Le téléphérique s'encastre au flanc meurtri de la montagne,
Figé dans l'oeil de la tempête, entre caresses et castagne.
Au fond des certitudes que sont devenus les idéaux ?
Hier... Aujourd'hui... Demain... Sur l'aurore font leurs rodéos.
Sur le lac Léman, à Genève, une vieille horloge jetée
Du bout du jet d'eau se disloque... Et se brise sur la jetée !
Une heure morte de trac, morte ! O fine ouïe, l'entendez-vous ?
Sur les planches du souvenir entrer au théâtre des fous !
Des pantins désarticulés tiennent bout à bout la ficelle
Où coulissent comme jadis les boutons de la varicelle ;
Au bord des fenêtres l'odeur aillée des dimanches ingrats,
Les tâches sur la nappes blanche où des dizaines de doigts gras
En sauce... En ensemble... Tour à tour suçotent le surplus de graisse,
Les derniers bouts de chair dans la carcasse d'un poulet de Bresse !
Des débris d'os entre les dents... Se reflète dans l'oeil rieur
Un interminable repas qui remonte de l'intérieur !
Sur le sépulcre mortuaire : Agonisante bohémienne,
La main de ta morte raison présentement serre la mienne !
Tachée à l'encre indélébile, au feutre des ongles griffant
La tôle échauffée d'un plaisir dur comme une peau d'éléphant.
Dans un chapiteau d'infortune, en tempêtes et pluies glacées,
Aux fronces lasses des sourcils dansent mes paupières baissées !
Le glas de l'angélus d'hiver par le crépuscule effrayé,
Soir de neige de ton duvet rembourre mon froid oreiller !

Dans la cabine suspendue au-dessus de cette autoroute
Reliant les massifs alpins au puits profond de ma déroute...