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Le Marchand d’Artmelo (2)
proză [ ]

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de [h.p.sebastian ]

2025-11-09  | [Acest text ar trebui citit în francais]    | 




Quand tu frappes à la fenêtre, personne ne répond.
À la porte, tu t’attends à être accueilli — avec des applaudissements, peut-être, ou simplement un sourire.
Mais il n’y a rien.
Rien n’est plus beau qu’une pièce, qu’elle soit artmélienne ou non.
C’est du jeu. De l’imagination.
Une échappée hors du réel.
Et eux — ils ne peuvent pas t’atteindre.
Même s’ils le voulaient.
Ils sont limités. Aveugles. Courbés.
Ils marchent à tâtons dans l’obscurité.

À la table d’écriture, la lumière ne s’éteint jamais.
Une lampe, ou une bougie.
Personne ne frappe à ta porte.
Tu crois qu’ils te laissent tranquille.
C’est une farce.
Ils viennent. Toujours.
Que tu veuilles ou non.
Ils entrent, ils demandent :
— As-tu fini le scénario ?
Si tu ne l’as pas fini, ils t’accordent un peu de temps.
Des heures. Des minutes. Des secondes.
Puis ils reviennent.
Ils t’invitent à danser.
Pas ta danse — la leur.
Simple.
Tu joues comme ils l’ordonnent.
Pour des cigarettes bon marché.
Pour du pain noir.
Mais tout devient plaisir. Marchandise.

La voix revient, grave, assurée :
Déclaration de revenus. Hôpital d’Europe. Chambre 123.
Le Souffleur.
L’Acteur Sans Nom te chuchote des blagues.
Il t’égare.
Mais il ne faut pas perdre pied.
Le temps passe pour tous.
Pour moi. Pour toi. Pour eux.
Non — eux ont le temps.
Ils t’attendent au tournant.
Ils t’empoignent.
Tu ne peux pas répondre.
Tes mains sont cadenassées.
Et dans ta bouche — un morceau de fromage moisi.
Leur pouvoir dépasse les mots.
Tu n’as plus de voix.

Assis, au bureau, je les regarde.
Les personnages.
Les acteurs.
De haut rang.
Tu es sur la chaise à côté de moi.
Tu te tais.
Tu me regardes.
Tu te regardes.
Je te regarde.
Je me regarde.
Nous nous regardons.
Ils nous regardent.
Et nous oublions de jouer.
Non — nous courons.
D’un coin à l’autre de la Chambre. De la Cellule.

Il faut oublier ce que nous avons écrit au commencement.
Ce n’était qu’une histoire.
De l’imagination.
Du silence.
La nuit.

— Dis-moi, as-tu tenu la bougie comme je te l’ai demandé ? Il faut m’écouter. Je ne te veux aucun mal.
— Oui ! Oui ! Oui ! Je l’ai tenue. Mais j’ai oublié le mot de passe. Le billet… je crois que je l’ai jeté. Je le retrouverai. Aujourd’hui. Demain. Après-demain.
— Impossible. C’était essentiel. Notre salut. Si ils viennent, nous ne pourrons pas justifier le temps perdu. Absurde. Absurde.
— Nous mentirons. Sincèrement. Sans remords.
— Tu ne peux pas.
— Pourquoi ? Ne sommes-nous pas plus évolués qu’eux ? Nous connaissons la stratégie du geste scénique.
— Ils entendent. Ils sentent. Ils écoutent tout. Ils ont des oreilles dans les murs de la loge de maquillage.
— Des sottises ! Reste tranquille dans ton coin, derrière le rideau. Tu ne sentiras aucune méchanceté de leur part. Ils ne peuvent pas voir les coulisses. Ils ne savent rien de ce qui se passe ici. Nous sommes en avance sur eux.
— En quelque sorte. Peut-être. Mais nous ne pensons pas comme eux. Il faut savourer chaque spectacle. Pour eux. Pour notre petite patrie : Artmelo.
— Bien sûr. Là-bas, je suis né aussi. Sans mains. Sans pieds. Sans idées. Sans liberté. Sans rien. J’étais une Voix.
— Moi aussi. Moi aussi. Moi aussi.

— Tiens, prends ce sifflet. Il t’aidera à faire semblant d’écouter.
Si jamais ils te surprennent, siffle. C’est simple.
— J’ai compris. Il faut seulement que je pense à franchir la barrière du rêve ?
— Exactement. Rien d’autre.
— Et si j’échoue ?
— Impossible. Tous réussissent.
Si tu échoues — inacceptable — alors tu leur livreras tout le scénario.
Et l’Hôpital d’Europe deviendra un aquarium de sang.
Rouge.
— Crème. Violet. Indigo. Bleu. Vert. Jaune.
— Ou peut-être pas.
— Je serais étonné !
— Aie confiance.
— Je ne peux pas. J’ai peur que tout s’éteigne avant la chute du rideau. Nous serons des Amateurs. De la septième main.
— Sept jours.
— Lundi ?
— La Tête Condamnée au Silence.
— Mardi ?
— Les Asthmatiques.
— Mercredi ?
— Les Aveugles à Lunette.
— Jeudi ?
— L’Inconnu, l’Acteur Sans Nom.
— Vendredi ?
— Toi.
— Samedi ?
— Moi.
— Dimanche ?
— Eux.

Silence.
Le rideau ne tombe pas.
Au loin, un écho :
« Artmelo... Artmelo... et le silence. »

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